mardi 23 octobre 2012

Glissements

23 octobre 2012

C'est sous une pluie battante que nous sommes retournés sur le terrain avec Fabienne Georgeault pour bien choisir l’implantation de la future maison.
Heureusement, la pluie s'est transformée en crachin, et nous avons pu arpenter le terrain en long et en large en essayant de repérer quelle vue nous aurions de telle ou telle pièce de la maison : tiens de notre chambre, cet affreux thuya nous bouche la vue sur la campagne alentour ; Finalement le coin salon n'est pas si exposé au voisinage (si l'on est malins avec la végétation) ; De mon bureau je découvre un point de fuite que je ne soupçonnais pas jusque là.
Après différents essais d'implantation à un mètre près et d'orientation, nous avons trouvé l'emplacement idéal de la maison.
Nous ne nous sommes pas tellement plus attardés sur le terrain vu notre état d'humidité, et sommes allés rejoindre Mickaël Tanguy au chaud pour parler plus précisément du plan qu'ils ont amélioré depuis la dernière réunion.

Création Mickaël Tanguy

Des mètres carrés ont donc glissé d'une pièce à l'autre dans l'espace de nuit et bureau. Notre chambre a été réduite à 9m², ce qui nous suffit bien, la salle de bain a également rétréci jusqu'à 6m² et du coup, mon bureau s'est élargi à plus de 9m² ! Victoire ! Tout rentre et nous ne sommes pas totalement serrés.

Nous avons également commencé à évoquer les possibilités de bardage de la maison. L'idée d'une "enveloppe" noire autour de la maison a été avancée. Mickaël nous a montré un croquis où les deux longueurs de mur de "la grange" seraient recouvertes de noir (bois lasuré ou ardoise), laissant les pignons  et les deux annexes d'un autre matériau.
Pour une fois, nous ne nous sommes pas immédiatement prononcés. Il fallait que nous débattions P. et moi de nos envies et de notre courage (surtout celui de P.) quant à ce que nous allions faire nous-mêmes. En effet, un bardage en bois étant plus onéreux, ce serait à nous de le poser. Non pas que ce soit difficile à priori, mais cela va demander du temps et de l'énergie. Donc, si le faire sur quelques parties de la maison est envisageable, barder tous les murs nous-mêmes nous inquiète un peu. Moi, je n'étais pas forcément très partisane des murs en ardoise, restant bloquée sur l'image de ces pavillons bretons 70s des plus tristes. Malgré tout, l'envie de murs noirs, denses, me plaisait vraiment. Après tout, les choses se jouent aussi dans les détails.
Si nous allions vraiment au bout de cette idée de bâtiment noir, en bardant toute "la grange", pignons compris ?
S'il n'y avait pas de débordement entre le toit et les murs pour rendre cette impression unie encore plus forte ?
Et seules les annexes seraient bardées de bois brut (voire de bois peint), pour animer le bâtiment, tout en mettant en valeur, par contraste, l'unité du bâtiment initial (la "grange", vous suivez ?).

Nous avons aussi évoqué rapidement les proposition d'ouvertures : quelles fenêtres dans quelles pièces, à quelles hauteurs, quelles formes ? Les propositions qui nous ont été faites nous ont convenu. Mais à ce stade, imaginer ne suffit plus. Nous avons envie de visualiser en volume ce que cela va donner : est-ce que la fenêtre horizontale à hauteur du lit dans notre chambre suffira à l'éclairer ? quelle impression donnera-t-elle à la pièce ?
Pas question de mettre une fenêtre de toit dans la salle de bain (ni ailleurs) : il ne peut y avoir d'ouverture qui me soit inaccessible dans ma propre maison.
Idem avec les portes qui mènent à l'extérieur (entrée, bureau, chambre d'U., cuisine, salon): je dois pouvoir sortir de la maison sans béquille, donc la marche doit être la plus réduite possible (quelques centimètres tout au plus) et le sol extérieur doit être plat et non incliné. Il faut donc jongler avec les impératifs de l'ossature bois qui imposent l'absence de contact entre le sol et l'ossature. Du béton ferait tampon à chacune de ses ouvertures ?

Il reste encore pas mal de questions, et le temps presse. Il faut que nous déposions le permis de construire au mois de novembre !

mercredi 10 octobre 2012

Participation

10 octobre 2012

C'est drôle.
Notre projet de construction semble faire réagir plein de gens dans notre entourage.

Amis et famille, chacun y va de son petit commentaire.

"Tu sais, nous on n'a pas de porte pour séparer l'espace nuit de l'espace jour alors vraiment on vous conseille d'en mettre une." 
"Je lance une pétition pour sauver le canapé-lit dans le bureau !" 
"Moi, vraiment je n'assume pas le bureau-couloir. Il faut pousser les murs."

Il va de soi que certains commentaires sont fait avec humour. Mais nous avons bien conscience que ce sont malgré tout des commentaires sincères.
C'est étonnant que tous se sentent si concernés. C'est très agréable en fait. Mais nous ne perdons pas non plus de vue que c'est notre maison et que, par conséquent, elle devra refléter notre mode de vie à nous, qui n'est pas forcément celui des amis.
Mais cela fait avancer la réflexion, donne un nouveau point de vue, un regard neuf.

L'espace de stationnement des voitures fut un vaste débat entre P. et moi. Jusqu'à ce que mes propres parents, jamais avares de croquis, nous fassent une suggestion qui nous a immédiatement mis d'accord.


La maison un peu éloignée de la limite du terrain, un peu reculée vers le Nord-Est, et une allée qui longe la cloture. Les voitures seraient garées le long du mur aveugle de la maison, ce qui permettrait de garder un coin de jardin conséquent du coté du salon... Et exit la vue sur les voiture !

Il faut que nous en parlions avec l'architecte pour avoir son avis...

J'ai toujours trouvé qu'on réfléchissait mieux à plusieurs.

dimanche 7 octobre 2012

La grange

07 octobre 2012

Nouvelle réunion, nouvelle proposition, nouveaux questionnements, nouveaux enthousiasmes.

Création M. Tanguy
Mickael Tanguy et Fabienne se sont de nouveau déplacés chez nous, pour nous proposer un tout autre plan de maison.
Ils sont arrivés avec des croquis de leurs réflexions, partant de l'idée de séparer l'espace jour de l'espace nuit par le bureau.
D'abord les tentatives sont allées à l'excès : deux bâtiments parallèles, tout en longueur, séparés par un petit sas ou se tient le bureau. L'idée était belle intellectuellement, mais se révélait finalement peu pratique (des kilomètres de longueurs à parcourir dans la maison) et impossible à orienter (un bâtiment ensoleillé cachant forcément l'autre, et le sas, trop encaissé n'aurait jamais vu le soleil).
Mais cette idée les a finalement mené au vrai plan...

Nous étions un peu fébriles à l'idée de ne voir plus qu'un seul plan. Celui basé sur nos réflexion précédentes. Celui qui nous correspondrait. Celui qui nous ressemblerait. Et qui serait toujours fidèle à ce que nous connaissions des réalisations de Mickael Tanguy.

Création : M. Tanguy
Le principe : une grange, bâtiment rural par essence, dans lequel on entrepose round ballers et silos, et auquel on accole des annexes quand on en a besoin.
L'idée de ce volume, la sobriété de la ligne, la possibilité qu'à l'intérieur tout soit modulable et ne reflète pas forcément l'extérieur, tout ça nous a emballé.

Création : M. Tanguy
Le plan intérieur, en effet, ne reflète pas l'aspect extérieur.

La façade principale n'est plus celle que l'on croit, les annexes ne sont pas si anecdotiques que cela, et le principe initial des espaces nuit et jour séparés par le bureau demeure.
Aucune fenêtre n'a été représentée, à dessein, pour ne pas trop se focaliser dessus, et privilégier la réflexion sur les espaces. L'exception est l'espace du séjour qui sera globalement baigné de lumière grâce à des baies, coulissantes ou non, mais là encore, rien n'est encore imposé concernant ce qui sera vitré et ce qui sera occulté.

Création : Mickael Tanguy
L'espace jour est donc orienté au Sud-Est. On se fait rapidement la réflexion que la maison pourrait peut-être pivoter un peu, pour que cette façade soit plus franchement vers le Sud. Cela permettrait que les chambres à l'arrière captent un peu de soleil matinal. Mais il ne faut pas non plus aller trop loin, pour ne pas trop dévoiler le salon vers le voisinage à au Sud-Ouest et à l'Ouest. Tout sera une question de dosage.

Le plafond des espaces "annexes" (le salon, le fond du bureau et de la chambre 1) seront surbaissés, créant ainsi des volumes plus intimes ou douillets, ou pourquoi pas, un recoin où U. créera une cabane...

Le bureau est une pièce très étroite. Je m'en inquiète un peu (c'est mon lieu de travail), redoutant l'effet "couloir". Mais après tout, un espace réellement pensé en longueur pourrait aussi s'assumer, quitte à renforcer encore cette impression en y intégrant un bureau qui ferait pratiquement toute la longueur de la pièce. Mais quid du canapé convertible qui servira de lit d'appoint à nos amis de passage ? Là, on entre dans le détail, mais il ne faut pas oublier les détails...

P. et moi débattons encore de l'emplacement des places de stationnement de nos voitures. Je trouve que placées devant les fenêtres de la salle de bain, c'est un peu dommage, que le parking prend une place démesurée et "neutralise" tout un espace de jardin. P., lui qui entretient le jardin (oui, moi je ne fais que cueillir quelques fleurs et me reposer dans l'herbe), se dit que ce n'est pas si mal que cet espace où nous n'irons que pour partir et arriver en voiture, donc où ne vivrons pas, soit "neutralisé". L'argument se tient. Quand-même... C'est tellement laid des voitures dans un jardin ! Alors autant les faire disparaitre le plus possible.

Finalement, nous n’avions pas envie d'une terrasse qui ferait toute la longueur de la façade. Un espace de terrasse devant la cuisine où déjeuner dehors, suffit amplement. Surtout si je peux sortir du séjour en posant directement les pieds dans l'herbe ! Mickael Tanguy nous a proposé alors de créer une seconde terrasse au bout du salon, pour aller chercher le soleil du soir. Là encore, P. aime bien cette idée, alors que je suis plus dubitative : à cet endroit on risque de profiter plus de la vue sur les voitures ou les voisins, que d'un coin agréable où prendre l'apéritif ou le dernier café du soir avant qu'il fasse trop frais.

Voilà, plein de petits et gros détails sont encore à peaufiner, mais la maison commence à prendre forme.

Avec cette réunion, nous sommes entrés dans le vif du sujet, au point que nos habitudes de vie commencent à conditionner les modifications à apporter au plan.

Prochaine réunion sur le terrain. Nous parlerons implantation, vues, et matières !